Promenade 8/11/17 (2 de 2)

Promenade 8/11/17 (2 de 2)

Promenade aléatoire dans les oreilles du marcheur

Le passé revient : quand ce que nous avons oublié revient à la surface

Dans l’autobus en direction de Montréal

Zu – Chthonian (Carboniferous)

Un délire complet, lourd pesant que nous offre cette formation atypique. Un peu de King Crimson, de Sleepytime Gorilla Museum, de John Zorn. Un peu de tout avec emphase.

Tides Of Man – Descent (Empire Theory)

Une autre formation pleine d’entrain qu’on peut associer a du emo. Très bon album. Malheureusement, le chanteur et la formation se sont séparés, ce qui enlève maintenant toute la force qui a donné naissance au groupe. L’album solo instrumental pondu après le départ du chanteur, Tilian Pearson, est très bien mais, à l’image des gens qui subissent une amputation, nous devons constater à regret que nous sentons toujours le membre qui n’y est plus.

Yes – Arriving Ufo (Tormato)

C’est pour moi l’album qui met fin à la dernière phase du courant progressif des années 70. À cheval sur deux époques, l’album propose encore une musique bien recherchée et sa tentative d’aller chercher la nouvelle tendance dans la musique s’amorce bien… mais ne perdurera pas. Il s’agit d’un dernier soubresaut. Au grand dam de Rick Wakeman, les délirantes envolées de clavier dont il a le secret ne passeront pas dans la décennie suivante : ce qui a le plus mal vieilli dans la musique progressive, selon moi, ce sont les interminables accompagnements de synthétiseur. J’étais d’avis qu’il était temps de modérer leurs transports. La fin d’une époque.

Chris Squier – Safe (canon song) – (Fish out of water)

Comme les coïncidences font bien les choses, et puisque je viens de tomber sur une chanson de Yes, je tombe sur Chris Squier. Faut-il rappeler que Chris Squier, bassiste de la formation, est mort en 2016. Fish out of water est selon moi un album sous-estimé. Squier a donné franchement un album étonnant, différent de ce que Yes a pu produire et bienvenu. Je n’ai pas de haine contre Rick Wakeman, il demeure l’un des grands musiciens du courant progressif et l’un des plus grands claviéristes, mais je dois avouer que le choix que fait Chris Squier de privilégier des arrangements classiques au lieu des excès aux claviers de Monsieur Wakeman est très bienvenu et donne beaucoup de richesse à l’ensemble. Peut-être que Squier en avait assez de l’omniprésence de Wakeman et qu’il s’est permis un repos salutaire dans cet album.

Philarmonie – Autumn Rain (The Last Word)

Ce trio de guitaristes, dont l’un, Frédéric l’épée, si je ne m’abuse, a participé à des cliniques guitaristiques de Robert Fripp, a dû déposer son bilan avec ce dernier album en 1999 – ne rencontrant pas leur public. Dommage parce que cet album est parsemé de chansons très bien bâti.

Bent Knee – Black Tar Water (Say so)

Un ensemble que m’a fait découvrir Félix Vézina. Un groupe que j’ai eu le plaisir de voir au FIMAV (Festival international de musique actuelle de Victoriaville) en mai dernier (19 mai 2017). Une belle formation qui offre un rock progressif solide aux accents jazz fondus dans des textures expérimentale et au pinacle, l’incontournable voix de la chanteuse Courtney Swain. Encore un étrange mélange que l’étiquette cuneiform record sait révéler. Sûrement un peu inspiré des groupes évoluant dans ce qu’on a appelé le Rock in opposition. Un savant mélange de Thinking plague, de sleepytime Gorilla museum et de voix Jazz.

Anoice – Kyoto (Remmings)

Encore l’un de ces groupes asiatiques étonnants, tel que Mono, dont je suis un inconditionnel.  Anoice, c’est un contraste entre plusieurs univers dont la force est de nous faire ressentir des émotions assez particulières. L’album est truffé des perles et j’ose espérer qu’il y a beaucoup de réflexion dans le travail qu’ils font à peindre les fonds sonores. Ça ne démord pas d’un album à l’autre.

Ludovico Einaudi – Nightbook (Nightbook)

La musique de Einaudi s’ajoute à celle de Anoice : des paysages sonores et des moments riches en évocation. L’album Nightbook est riche en entier. Un autre album qu’on ne remet jamais en question et qu’on écoutera encore dans bien longtemps. Rien à jeter, toujours inspirant.

King Crimson – Fracture (Starless And Bible Black)

Le groupe de mon adolescence. L’autre jour, lors d’une discussion, mon interlocuteur m’a dit que la musique est un bien éphémère. Je ne suis pas sûr de comprendre. Est-ce dire que la musique est un produit comme un autre et que, dès qu’elle a été consommée, elle doit être remisée pour qu’on passe aux prochains achats ? Je n’ai personnellement pas ce rapport avec la musique. Cet album de King Crimson en est un exemple. J’ai connu cet album près de 15 ans après sa sortie et il me fait toujours plaisir de le réentendre 43 ans après celle-ci (l’album est sorti en 1974). Quant à la chanson en tant que telle, elle ne meurt jamais. Malgré des accalmies suivant des moments de défoulement, elle sait revenir plus forte encore chaque fois pour s’inscrire à sa manière dans chacune des décennies pour y trouver sa pertinence. King Crimson demeure une influence pour des auditeurs de tous âges. Sa musique trouve toujours de nouveaux adeptes. Robert Fripp, le guitariste, âgé de 70 années bien frappées, tourne encore avec ses musiciens de par le monde. Certains vieillissent bien. Ode à l’âge vénérable ! Mes respects à monsieur Adrian Belew (Zappa, Nine Inch Nail, Bowie, Talking head…), guitariste émérite et parolier sous-estimé, qui de son côté suit un autre chemin.    

Promenade 8/11/17 (2 de 2)

Promenade 8/11/17 (1de2)

Promenade aléatoire dans les oreilles du marcheur

Le passé revient : quand ce que nous avons oublié revient à la surface

Dans l’autobus en direction de Montréal

Ariel – Fringuer pour le kill (Après le crime)

Groupe très prometteur au moment où la formation a lancé son premier album. Excellent pour un premier opus, mais il semble que ça n’ait pas été plus loin. Une énergie et des jeux de voix sur des textes rythmés qui sortent de l’ordinaire. Un album bien balancé.

Small Lead Sink Ship – The Best Time Of The Worst Year (Until The World Is Happy, Wake Up Sleepyhead Sun)

L’un des albums que j’ai le plus écoutés en 2008 parce qu’il est truffé de bonnes chansons. Parfait pour des balades en vélo pour se rendre au travail. Plein d’intensité, plein de mélodies bien intégrées, des progressions toujours intéressantes. Un univers plein de surprises.

The Mars Volta – Soothsayer (The Bedlam In Goliath)

Peut-être la meilleure chanson à vie de Mars Volta, selon moi. Si l’album est marqué par un envoûtement particulier, Southsayer en est le comble. Nous avons d’abord droit à des chants qu’on présuppose être de nature religieuse. Puis il y a l’entrée des violons qui donne le thème de départ à la chanson. Ensuite, tous les instruments se liguent pour y aller de progression en progression là où la voix du chanteur, Cédric Bixler-Zavala, prend toute sa place. Cette chanson est une spirale. Elle laisse entendre qu’elle ne s’essoufflera pas, mais elle finit par le faire et les voix du début reprennent leur place alors que les violons se taisent. C’est le dernier album que j’achète au Renaud-Bray de Côte-des-Neiges où se trouve la maison de naissance où mon premier enfant va naître. 

Free Salamander Exhibit – Atheists Potluck (Undestroy)

Ce n’est pas aussi bon que du Sleepytime Gorilla Museum, mais ça fait du bien de réentendre cette joyeuse bande d’athées « outsider », bien qu’elle soit amputée de l’irremplaçable violoniste Carla Khilsteldt.

Diablo Swing Orchestra – Poetic Pittbull Revolution (Butchers Ballroom)

Du swing, mais avec une dose d’agressivité et d’inventivité toute particulière. Un ensemble de musiciens théâtral, performant et diversifié. Que dire de plus sinon que c’est l’occasion de parcourir certains « patterns » du swing, pour ceux qui ne connaissent pas le style, avec une touche plus brute, plus « métal » pour ceux qui ne s’y intéressent habituellement pas. Une belle introduction, un beau mélange, un bon mariage.

Faun Fables – Carousel With Madonnas (Family Album)

L’un des autres groupes du chanteur/multi-instrumentiste de Sleepytime Gorilla Museum, Nils Frykdahl. Cette fois, si je ne m’abuse, c’est Dawn McCarthy, sa femme, qui est principalement au chant. Voix forte et magnifique. Un groupe folk des plus énergiques. Un joyeux duo de hippies version 2010. La chanson est en soit un 2m39 des plus chargées. Un excellent échantillon d’un album surprenant.

Haken – In Memoriam (The Mountain)

Un excellent album que m’ont proposé deux jeunes et distingués musiciens, Félix et Nicolas. D’abord sceptique de me faire proposer un groupe que certains blogues définissent comme un groupe réactualisant « ces canons » et enchevêtrements vocaux typiques à la Gentle Giant, je ne suis pas acquis au départ. J’ai aimé Gentle Giant et j’aime encore, cependant j’ai trop vu de groupes néo-prog tenter le coup avec des résultats très souvent décevants. En général, je préfère que les pièces de musée demeurent au musée, à moins qu’on arrive à les réinventer à l’air de l’époque, ce que Haken arrive à faire. On reconnait les influences de Gentle Giant, mais on les dépasse rapidement. Ce groupe a sa propre personnalité : plus métal, moins médiévale dans sa facture ; moins de lutins, plus d’orques, quoi.

Fink – Warm Shadow (Perfect Darkness)

Quand une chanson de Fink commence, j’arrête tout. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait toujours le même effet. Un artiste inspirant avec des progressions dans les chansons qui ont un pouvoir indéniable attrayant.

Kronos Quartet Perform Philip Glass – (String Quartet #5 – 3)

J’ai toujours aimé écouter des quatuors à cordes, mais celui-ci est un de mes préférés après ceux de Bartók. C’est probablement le matériel de Philip Glass que j’aime le plus. C’est un bel aperçu de son univers : performant et tendre à la fois, de mouvement en mouvement. C’est l’un des albums qui n’a jamais quitté aucun de mes iPod et, aussi loin que je me rappelle, d’aucun de mes préhistoriques discman non plus.

Louis-Jean Cormier – La fanfare (Les grandes artères)

Je dois avouer, je suis avant tout un admirateur de Karkwa – comme j’aime mieux Police que Sting en solo – mais je ne peux nier l’apport de Louis-Jean Cormier ces dernières années à la musique et sa capacité à prendre position. Cette chanson est un beau plaidoyer, un bel engagement envers l’espace public. « Qu’on nous laisse rêver ». De magnifiques arrangements.

Omar Rodriguez-Lopez – Amanita Virosa (Xenophane)

L’un des albums les plus réussis du – même trop – prolifique guitariste de Mars Volta, Omar Rodriguez-Lopez. Cet enragé du son doit sortir au moins 10 à 15 albums par année. Beaucoup me semblent plus proches d’expérimentations débridées que d’autres choses : des ébauches et des riffs que nous retrouverons un peu plus aboutis ailleurs parfois dans le corpus du musicien. Il faut aimer. Cela dit, cet album est le plus accompli avec Solar Gambling, peut-être parce que c’est l’album qui ressemble le plus à du Mars Volta, parti pris oblige, avec des textes en espagnol cependant, ce que j’apprécie d’autant plus ; le plaisir de les entendre s’exprimer dans leur langue maternelle. Sans l’hyperactif Cedric Bixler-Zavala à la voix, cependant.

Karkwa – 28 jours (Les chemins de verre)

Chanson qui fait appel aux réminiscences : « Reste encore, dors dans mes bras, sans trou noir, sans coma…une aurore, ton aura. ». Elle commence lentement et, tout à coup, un effet de percussion extérieur, de ballottement vient appuyer la narration.

Promenade 8/11/17 (2 de 2)

Promenade 10/03/17

Quand ce que nous avons oublié revient à la surface 

Hôtel Morphée – Derniers jours (Rêve américain)

Si c’était la fin du monde/Si on passait à autre chose/Si les miroirs se cassaient/Tous ensembles/Dis-moi que tout s’arrange/Dis-moi qu’on existe encore/Dis-moi qu’il reste la journée/Pour partir ensemble.  Tout est dit. L’album est étonnant.

Karkwa – Les chemins de verre (les chemins de verre)

Les chemins de verre ou par où tout bascule, c’est la pierre de rosette qui sert à déchiffrer l’album du même nom. C’est le chemin que nous enjambons pour avoir accès à la prochaine chanson. De l’intensité à l’introspection. Telle est cette chanson, tel est l’album.

Glenn Gould : Bach: Goldberg Variations, BWV 988 – Var. 10: Fughetta

À ne jamais perdre de vue, cette magnifique interprétation qui m’oblige toujours à regarder le monde pour ce qu’il est : une magnifique absurdité à laquelle je participe. Pourquoi courrons-nous ainsi ? Tout ça en 1m04.

Tori Amos – Iieee (From The Choirgirl Hotel)

Ce serait un mensonge de vous dire que cet album n’a pas un peu changé ma façon de percevoir la musique. Une grande artiste, une grande pianiste. Deux jours plus tard, je fête la journée de la femme.

Fiona Apple – Daredevil (The Idler Wheel Is Wiser Than The Driver Of The Screw And Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do)

Décidément, une autre des femmes les plus importantes de ma vie qui apparaît aléatoirement dans ma liste de lecture. Je n’étais pas gagné à Fiona Apple à son premier album, mais depuis le tout ne fait que se bonifier. Le meilleur album demeure Extraordinary Machine (pas forcément la version studio). Les femmes n’ont rien à envier aux hommes dans la musique.

At The Drive-In – Cosmonaut (Relationship of Command)

Pour se faire chauffer le sang et le faire tourner rien de mieux que ces déjantées d’El Paso, Texas. Vivement un nouveau Mars Volta.

Sleepytime Gorilla Museum – Helpless Corpses Enactment (In Glorious Time) 

Une autre tonne de briques. Les atypiques expérimentaux SGM s’amusent. Ce n’est pas ma préférée, mais ça fait toujours du bien de les entendre réveiller ce que je croyais acquis. Une nouvelle occasion de se regarder en face.

Radiohead – Lucky (Ok computer)

« I’m on a roll, I’m on a roll/This time, I feel my luck could change  ».   

RDM (il rovescio della medaglia) – Scotland machine (Contaminazione)

Un retour dans le passé. J’avais complètement oublié que j’avais ça.

Benjamin Clementine – Condolence (At Least For Now)

At Least For Now, je ne me tannerai jamais d’entendre cette chanson d’un album et surtout d’un artiste unique et formidable qui prend la parole : « No wonder why you’ve been buggering me/Cause this walk it’s a previous journey/And no wonder why the road seems so long/Cause I have done it all before/And I won…I’m sending my condolence to fear/I’m sending my condolence/I’m sending my condolence to insecurities. »